Sécheresse des panneaux solaires pour préserver les prairies
Plusieurs spécialistes de l’agrivoltaïsme développent des solutions rehaussées avec des trackers qui permettent le pâturage et la fauche des prairies tout en jouant le rôle d’ombrières.
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Entre les collections de mélanges variétaux et les matériels de fenaison, les panneaux photovoltaïques se sont fait une place de choix sur le Salon de l’herbe, qui s’est tenu dans les Vosges les 7 et 8 juin 2023. Au cœur de parcelles qui ont déjà souffert du manque d’eau, la possibilité de réduire l’impact de la sécheresse en équipant les prairies de panneaux photovoltaïques n’a pas manqué de séduire les éleveurs.
Adapté à la présence d’animaux
Alors que plusieurs installations pilotes sont en cours d’évaluation en grandes cultures et avec des petits ruminants, il n’y a encore aucun exemple d’agrivoltaïsme sur prairies avec des bovins en France. Si plusieurs constructeurs proposent des solutions, il n’y a pas d’installation standardisée. Tout dépend de la surface pâturable, du parcellaire, du contexte pédoclimatique et du mode d’élevage. L’objectif est de procurer de l’ombre aux animaux, comme une ombrière, mais de pouvoir également exploiter en passant avec des outils de fenaison. Et bien sûr d’apporter un complément de revenu à l’agriculteur grâce à la production d’électricité.
Générale du Solaire propose ainsi des trackers monopieux pilotables par l’exploitant. Ils sont rehaussés avec un axe de rotation à 2,50 m et adaptés à la présence des vaches sur la centrale. Il n’y a par exemple pas d’angle saillant ni de câbles apparents. La densité des panneaux dépend du contexte, mais en général il y a 10 à 16 m d’espacement entre deux rangées. Il y a donc une densité de panneaux généralement inférieure à 30 % de la surface des parcelles concernées.
Une efficacité à évaluer
À partir de son smartphone, l’agriculteur pilote les panneaux en lots segmentés suivant ses besoins (paddocks, avancée du pâturage tournant dynamique, etc.). Il peut ainsi les mettre à l’horizontale quand les animaux sont dans la parcelle ou presque à la verticale pour faciliter le ressuyage ou le passage d’engins pour tous types de travaux (épandage-fenaison-semis).
Les chambres d’agriculture et les instituts techniques n’ont pas encore évalué le bénéfice des panneaux sur la croissance des végétaux. Dans les zones séchantes, l’objectif est d’allonger la saison de pâturage et de limiter le stress hydrique. Sur les secteurs plus frais, les techniciens devront évaluer l’impact négatif des panneaux sur la photosynthèse et la pousse de l’herbe. Enfin, sur le plan économique, ils rappellent qu’un projet d’agrivoltaïsme s’inscrit sur le long terme, avec un délai de 3 à 4 ans pour commencer à produire de l’électricité. Ce n’est donc pas une solution pour pallier un problème de revenu.
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